Friday, April 19, 2024
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Alejandro Amenábar : 3 films pour découvrir l’univers du réalisateur espagnol

Artnewspress : À l’occasion de la sortie du septième long-métrage d’Alejandro Amenábar, “Lettre à Franco”, focus sur les trois premières œuvres du cinéaste pour découvrir ou redécouvrir son travail.

Alejandro Amenábar sait se faire rare. Cela faisait cinq ans, depuis le thriller Regression avec Ethan Hawke et Emma Watson, que le réalisateur n’avait pas sorti de nouveau film. Pour son retour au cinéma, il signe une œuvre historique, Lettre à Franco, revenant sur l’un des événements majeurs de l’Espagne : l’arrivée au pouvoir du futur dictateur Francisco Franco. À travers son art, le cinéaste a toujours pointé du doigt des problématiques qui lui tiennent à cœur, comme la montée de l’extrême droite, ici dans son septième long-métrage, ou encore le fanatisme religieux, dans Les Autres et Regression. Il fait partir également de sa  conviction en faveur de l’euthanasie dans le drame Mar adentro avec Javier Bardem, qui lui vaudra l’Oscar et le Golden Globe du meilleur film étranger en 2004. À l’occasion de la sortie de Lettre à Franco, AlloCiné fait un bon de quelques années en arrière pour se pencher sur les trois premiers longs-métrages du réalisateur.

TESIS (1996)

De quoi ça parle ? Angela (Ana Torrent), étudiante en communication de l’image, prépare un travail sur la violence audiovisuelle. Pour l’aider, son professeur, Figueroa (Miguel Picazo), lui propose de jeter un coup d’œil dans la vidéothèque de l’université pour s’appuyer sur des films particulièrement violents. Le lendemain, la jeune femme retrouve Figueroa mort dans une salle de projection alors qu’il visionnait une cassette. Angela la retire du magnétoscope et décide de la visionner. C’est un snuff movie, des images mettant en scène la torture et le meurtre d’une inconnue. Bien décidée à découvrir qui est la victime et qui se cache derrière un tel film, Angela va s’entourer de Chema (Fele Martínez), un copain de classe, pour mener l’enquête. Les deux compères vont alors découvrir un univers qu’ils ne soupçonnaient pas.

Pourquoi il faut le voir ? Quelques mois avant la déferlante Scream, Alejandro Amenábar réalise son premier long-métrage et propose un thriller où il est également question d’un jeu du chat et la souris avec un tueur (sans masque cette fois-ci) au mode opératoire peu commun : il filme ses meurtres. Là aussi, en s’emparant du snuff movie, un thème sujet à de nombreuses controverses, le réalisateur espagnol (âgé de 24 ans à l’époque, NDLR) devance Hollywood, qui traitera le phénomène plus tard dans d’autres films, comme The Brave de Johnny Depp ou 8mm huit millimètres de Joel Schumacher avec Nicolas Cage. Avec cette œuvre, Alejandro Amenábar invite les spectateurs à découvrir un monde interdit et questionne leur fascination pour la violence et le voyeurisme. Le tout guidé par Ana Torrent, héroïne culte de Cría Cuervos. Bien sûr, le style vestimentaire et la technologie visibles dans le film ont pris un petit coup de vieux, mais l’audace et l’efficacité de Tesis demeurent, quant à elles, intactes. Le long-métrage s’est vu remettre pas moins de sept Goya (équivalant du César espagnol, NDLR), dont celui du meilleur film, du meilleur nouveau réalisateur et du meilleur scénario original.

OUVRE LES YEUX (1997)

De quoi ça parle ? Beau et promis à un grand avenir, César (Eduardo Noriega) tombe fou amoureux de Sofía (Penélope Cruz), rencontrée lors d’une soirée. Pourtant, la jalousie maladive de son ex-petite amie Nuria (Najwa Nimri) va rapidement faire voler en éclats cette idylle naissante. Dans un excès de folie, Nuria provoque un accident de voiture dans lequel elle perd la vie, laissant César complètement défiguré. Méconnaissable, il tente tout de même de reconquérir la belle Sofía, qui le rejette, révulsée par sa laideur. Après de nombreuses tentatives pour retrouver son ancien visage, César est contacté par un chirurgien qui parvient à lui reconstituer ses traits. C’est en retrouvant son identité d’antan qu’il va devenir victime d’étranges hallucinations…

Pourquoi il faut le voir ? Film à tiroirs, Ouvre les yeux convoque le drame et la science-fiction pour offrir une fable complexe où il est question de temps, de souvenirs, mais aussi de monstruosité. Certains verront dans le deuxième projet d’Alejandro Amenábar une relecture moderne du conte de la La Belle et la Bête, notamment à travers le destin tragique de César, un personnage autrefois aimé de tous, avant de devenir un paria de la société. La singularité du film est telle qu’elle a traversé l’Atlantique pour finir entre les mains de Cameron Crowe, qui en fera un remake avec Tom Cruise, intitulé Vanilla Sky. Les spectateurs retrouveront Penélope Cruz, qui incarne le même personnage que dans le premier film. Si la version américaine s’en sort avec les honneurs, on peut regretter qu’elle soit aujourd’hui plus connue que l’original. L’occasion, donc, d’y jeter un nouveau coup d’œil.

LES AUTRES (2001)

De quoi ça parle ? 1945. Fin de la Seconde Guerre mondiale. Sans nouvelles de son époux parti au front, Grace (Nicole Kidman) s’occupe seule de ses deux enfants, Anne (Alakina Mann) et Nicholas (James Bentley), dans un immense manoir. Atteints d’une étrange maladie qui ne leur permet pas de s’exposer à la lumière du jour, le frère et la sœur sont sans cesse reclus dans l’obscurité et doivent se plier aux règles strictes de leur mère religieuse. Leur quotidien morne va être bouleversé par l’arrivée de trois domestiques cherchant du travail. Dès leur arrivée, des événements inexpliqués se produisent dans la maison. D’autres étrangers semblent avoir fait irruption dans la vie de cette petite famille.

Pourquoi il faut le voir ? Si tous les films d’Alejandro Amenábar sont habités par une certaine noirceur, Les Autres pousse le curseur au maximum. Pour ses premiers pas hollywoodiens, le réalisateur s’offre le talent de Nicole Kidman, qui donne ici l’une de ses meilleures performances. En rendant hommage à des classiques comme Les Innocents de Jack Clayton et de La Maison du diable de Robert Wise, Amenábar raconte une histoire de fantômes à l’ancienne, où tous les moments d’angoisse reposent sur une mise en scène brillante, au style très européen. Inutile de chercher les effets visuels et les jump scares, le film s’attarde, au contraire, sur les silences, les jeux d’ombres et une intrigue bien ficelée pour nous donner des sueurs froides. De nombreuses fois cités et parodiés, Les Autres reste, près de vingt ans plus tard, une pépite dans le genre fantastique.

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