Antonin Baudry : “J’’ai été très marqué par les films de Howard Hawks”

ARTNEWSPRESS: Membre du jury du 45e Festival de Deauville, le réalisateur Antonin Baudry («Le Chant du loup») se confie sur ses goûts en matière de cinéma américain.

Paris Match. Quel est votre rapport au cinéma américain ?
Antonin Baudry. Pour moi, le cinéma américain a toujours été là. Cela a commencé à l’enfance. Je regardais beaucoup de films avec mon père, qui avait un magnétoscope et une énorme collection de cassettes VHS. J’ai été très marqué par les films de Howard Hawks comme «Le Grand sommeil» ou «Le Port de l’angoisse». Cela fait partie des films qui m’ont donné envie de faire du cinéma.

Vous aviez en tête des références précises quand vous avez tourné «Le Chant du loup», votre premier long métrage ?
Mes références sont plutôt asiatiques. Je crois qu’il faut justement ne pas se laisser confisquer le genre du cinéma d’action par les Américains. C’est un réflexe que l’on a parfois en France. On devrait se ré-approprier le cinéma de genre, tous les genres comme la science-fiction par exemple. Je trouve formidable que Claire Denis ait fait un film de SF récemment («High Life», avec Robert Pattinson et Juliette Binoche, Ndlr).

Antonin Baudry répond au questionnaire américain

Déjà dans la bande-dessinée avec «Quai d’Orsay», vous vous étiez affranchis des cases dans lesquels on place la BD franco-belge.
J’aime bien ça oui. A l’époque de «Quai d’Orsay», cela ne se faisait pas de raconter la parole politique. On m’expliquait que raconter des histoires de gens en costard dans les ministères ce n’était pas assez sexy, la BD c’était des histoires de pirates etc etc. J’aime bien faire des choses qui sortent des sentiers battus. Je me sens assez vite étouffé par les codes. Dans «Le Chant du Loup», je n’ai jamais essayé de cocher des cases. Dans tous les films de sous-marin, on parle toujours du périscope, par exemple, et je voulais éviter ce cliché.

Quel est le réalisateur américain dont vous admirez aujourd’hui le travail ?
Christopher Nolan est une référence. Il fait ce que la culture américaine sait faire de mieux : des oeuvres à la fois populaires et en même temps d’une grande qualité artistique. En France, nous avons trop tendance à opposer ce qui est élitiste et ce qui est populaire.

Beaucoup de cinéastes américains redoutent de ne plus avoir accès aux salles de cinéma et de ne plus être diffusés que via les plate-formes de streaming, c’est une évolution qui vous inquiète ?
L’expérience de la salle reste importante. Je trouve ça super de regarder des séries chez toi mais si les salles disparaissaient, ce serait dommage pour l’humanité.

Dans «Le Chant du loup», on retrouvait d’ailleurs une dimension sonore que l’on aura du mal à ressentir devant son poste de télévision.
Pour moi, le son est le personnage principal du film. Il y a une dimension immersive au cinéma que l’on ne retrouve pas chez soi. D’une manière générale, les grands réalisateurs se préoccupent toujours du son.

https://parismatch.com

Yannick Vely

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