ARTNEWSPRESS: A 62 ans, le cinéaste militant est le premier homme noir à occuper cette fonction au sein du festival.
Le Festival de Cannes frappe fort. Spike Lee sera le prochain président du jury, ont annoncé les organisateurs, mardi 14 janvier. Vingt-quatre heures après des nominations aux Oscars critiquées pour leur manque de diversité, l’annonce est forte car le cinéaste militant de 62 ans est le premier homme noir à occuper cette fonction au sein du festival français.
“Le regard de Spike Lee est plus que jamais précieux”, affirment en chœur Pierre Lescure, le président du festival, et Thierry Frémaux, le délégué général, dans leur communiqué.
Cannes est une terre d’accueil naturelle et une caisse de résonance mondiale pour ceux qui (r)éveillent les esprits et questionnent chacun dans ses postures et ses convictions. La personnalité flamboyante de Spike Lee promet beaucoup.
“Quand on m’a appelé pour devenir président du jury (…), je n’en suis pas revenu, j’étais à la fois heureux, surpris et fier”, a réagi Spike Lee, se disant “honoré d’être la première personne de la diaspora africaine” aux Etats-Unis à assumer cette fonction. Cinéaste phare de la cause noire, il a présenté au total sept de ses films sur la Croisette, et a été récompensé du Grand Prix en 2018 pour BlackkKlansman, racontant l’histoire vraie d’un Noir infiltré au sein du Ku Klux Klan.
Qui sera le successeur de “Parasite” ?
“Cannes a façonné ma trajectoire dans le cinéma mondial”, a souligné Spike Lee, revenant sur sa longue histoire avec le festival. Tout commence en 1986 quand il vient présenter à la Quinzaine des réalisateurs son premier long-métrage, Nola Darling n’en fait qu’à sa tête. Ce petit film, tourné en deux semaines et en noir et blanc, raconte l’histoire d’une jeune femme noire hésitant entre trois amants. Le film décroche le Prix de la jeunesse. Il a depuis été adapté en série avec Netflix.
Trois ans plus tard, Spike Lee est en compétition pour la première fois avec Do The Right Thing, évoquant les tensions raciales à Brooklyn, un jour de forte chaleur. Suivront, dans diverses sections cannoises, Jungle Fever en 1991 en compétition, Girl 6 en 1996 hors compétition, Summer of Sam en 1999 à la Quinzaine des réalisateurs, Ten Minutes Older en 2002, puis BlackkKlansman. Entouré de son jury, qui sera dévoilé mi-avril, Spike Lee aura la lourde tâche de désigner le successeur de Parasite, du Sud-Coréen Bong Joon-ho, Palme d’or 2019.
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franceinfo avec AFP
