Film de la semaine: Star Wars — l’ascension de Skywalker ** 1/2

ARTNEWSPRESS: CRITIQUE / J’avais un mince espoir que L’ascension de Skywalker vienne conclure la saga intergalactique Star Wars avec un long métrage épique, plus de 40 ans après avoir vu le premier film au défunt cinéma Charest. Si mince, en fait, que je n’ai même pas été déçu de me faire servir cette bouillabaisse fade qui recycle, encore une fois, les éléments empruntés aux épisodes précédents.

Le manque d’enthousiasme des spectateurs en ce soir d’ouverture, pourtant des supporteurs dévoués, était palpable au générique. Oui, le dernier chapitre de la trilogie de trilogies boucle la boucle — d’assez belle façon d’ailleurs. Mais ce fut long et ardu avant d’y arriver.

Ce qui devient agaçant à la longue sous l’emprise Disney, qui envisage ses franchises comme de vulgaires machines à imprimer de l’argent, c’est cette volonté de tout lisser pour plaire au plus grand nombre. Ce faisant, on dépouille l’œuvre de son essence, tout en affichant un respect préfabriqué de sa mythologie.

Même si certains, moi compris, constatent qu’on donne aux inconditionnels ce qu’ils veulent — et ils en redemandent. Rian Johnson (À couteaux tirés) avait à peine osé sortir du carcan dans Les derniers Jedi (2017). Les purs et durs n’avaient pas aimé…

Le chapitre IX débute un an après celui-ci. L’empereur Palpatine, revenu d’entre les morts (voir Le retour du Jedi, 1983), fourbit ses armes. Le mécréant seigneur Sith a créé une énorme flotte de destroyers pour reconquérir la galaxie.

Ben Solo, alias Kylo Ren (Adam Driver), y voit une menace à son pouvoir. Il tente de convaincre Rey (Daisy Ridley) de forger une alliance pour éliminer cet ennemi tout-puissant…

Mais la Jedi en devenir a d’autres idées en tête, dont connaître la vérité sur ses origines. Avec ses fidèles amis de la rébellion, Poe (Oscar Isaac) et Finn (John Bogeya), Rey va tenter de rétablir la suprématie du Bien sur le Mal.

La trame respecte en tout point les passages obligés : courses-­poursuites, sur terre et dans les airs ; batailles de sabre laser ; présence du Faucon millénium ; références à Vader ; apparition-surprise de personnages des épisodes précédents ; etc.

J.J. Abrams joue à fond sur la familiarité pour conforter le spectateur dans son sentiment de reconnaissance. Le réveil de la force, qu’il a réalisé en 2015 en ouverture de la dernière trilogie, était, à peu de choses près, un copié-collé d’Un nouvel espoir (1977), de George Lucas.

Cette fois encore, le réalisateur agit en soldat docile, qui connaît le cahier de charge imposant de multiples explosions et des effets spéciaux à profusion. Mais trop, c’est comme pas assez !

Abrams redémontre qu’il sait être bon technicien, mais pas un grand cinéaste. D’ailleurs, des passages de son space opera sont tellement plaqués qu’ils en deviennent grandiloquents.

Certaines scènes tirées par les cheveux souffrent d’un sérieux déficit de crédibilité. Sans parler que les protagonistes se promènent dans l’espace avec pas d’casque…

Plus que jamais la présence de Rey, en femme déterminée, droite et inspirante, s’avère le pilier du récit. Le magnétisme de Daisy Ridley et son sourire éclatant en font un personnage fascinant et à multiples facettes. Adam Driver tire aussi son épingle du jeu.

Peu importe ce que les critiques vont dire ou écrire, les amateurs nombreux de Stars Wars vont se ruer aux guichets. Les autres vont continuer à passer leur chemin. Comme la très grande majorité des franchises, l’univers est tellement autoréférentiel qu’il devient presque indéchiffrable aux non-initiés.

Je vais révéler un secret à ceux-ci : la Force, au fond, se veut la manifestation de notre détermination à vaincre les peurs qui nous paralysent pour accomplir de petites et grandes choses.

Que la Force soit avec vous.

Au générique

Cote : ** 1/2

Titre : Star Wars — L’ascension de Skywalker

Genre : Science-fiction

Réalisateur : J.J. Abrams

Acteurs : Daisy Ridley, Adam Driver, Oscar Isaac, John Boyega

Classement : Général

Durée : 2h35

On aime : que ce soit le chapitre final du cycle Skywalker.

On n’aime pas : la recette.

lesoleil.com
ÉRIC MOREAULT

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