Adieu les cons, Seize Printemps, La Terre des hommes… : nos coups de cœur du festival d’Angoulême 2020

Artnewspress : Qu’ils soient présentés en compétition ou en avant-première, de nombreux films réussis ont rythmé cette treizième édition du Festival d’Angoulême. AlloCiné en a vu une partie et vous dévoile ses coups de cœur.

Au lendemain du palmarès, nous vous proposons de découvrir quelques uns de nos coups de cœur du Festival du film francophone d’Angoulême qui s’est achevé ce mercredi 2 septembre, après 5 jours intenses, qui ont réuni tout le cinéma français, d’Isabelle Adjani à Emmanuelle Béart, en passant par Sandrine Kiberlain, Catherine Frot, et bien d’autres.

Riche d’une cinquantaine de films, force est de constater la qualité de cette édition et des films présentés, annonciateurs d’une rentrée cinéma d’un très haut niveau, aussi bien dans le registre de la comédie, du drame ou de la SF. A noter aussi beaucoup de premiers ou seconds longs métrages réussis. Rappelons que cette édition 2020 du Festival avait pour particularité d’accueillir de nombreux films du Label Cannes 2020 (dont une sélection sera aussi présentée au Festival de Deauville à partir de demain) et de la Semaine de la critique, section parallèle de Cannes.

Adieu les cons d’Albert Dupontel

A l’affiche le 21 octobre 2020

Trois ans après Au revoir là-haut, succès public et critique, adapté du livre de Pierre Lemaitre, Albert Dupontel revient avec un nouveau scénario original, au titre redoutable : Adieu les cons ! Les fans du cinéaste seront comblés par ce film mêlant comédie et tragédie, comme Dupontel s’en est fait la spécialité. Aux airs de dystopie, Adieu les cons rappelle Brazil, avec son univers kafkaien et son ambiance futuriste. Ambitieux, original, avec un tandem Dupontel – Virginie Efira qui fait des étincelles, sans oublier le génial Nicolas Marié, Adieu les cons devrait être un des films événements de cet automne. B.B.

Adieu Les Cons Bande-annonce VF
Adieu Les Cons Bande-annonce VF

Le Dernier voyage de Paul W.R. de Romain Quirot

Sortie prévue en 2021

Ceux qui s’y sont frottés le savent, réaliser un film de science-fiction en France relève d’un véritable parcours du combattant. Présenté en avant-première, Le Dernier voyage de Paul W.R. du cinéaste Romain Quirot prouve que les prises de risques finissent toujours par payer. Doté d’un budget de moins de trois millions d’euros, ce long-métrage, produit par Fannie Pailloux, impressionne de par son envergure, son inventivité, son souffle épique et son esthétique visuelle, qui n’a rien à envier aux grosses productions américaines. Mené par Hugo Becker, Paul Hamy, Lya Oussadit-Lessert et Jean Reno, ce road trip futuriste et électrique convoque de nombreuses références cinématographiques – de Mad Max à Star Wars, en passant par Blade Runner – tout en gardant sa propre identité. À suivre de près.

La Terre des hommes de Naël Marandin / Slalom de Charlène Favier

 À l’affiche respectivement en janvier 2021 & 4 novembre 2020

C’est un film dont on ressort le souffle coupé, par sa justesse et sa façon de mettre en lumière une relation ambiguë mais surtout abusive. Retenez bien son titre : La Terre des hommes. Sur fond d’exploitation agricole (milieu dépeint avec minutie et justesse), une jeune femme (Diane Rouxel) va être confrontée à un abus de pouvoir (de la part du personnage de Jalil Lespert) et se retrouver dans une relation non consentie, alors qu’elle est sur le point de se marier avec un autre homme (Finnegan Oldfield). Ce second long métrage de Naël Marandin traite sans détour de la question du consentement, et les conséquences d’une relation abusive non consentie. Un film qui trouve un écho particulier à l’ère de Me Too.

Ce sujet est également au cœur du très réussi Slalom, premier long de Charlène Favier avec Noée Abita et Jérémie Rénier. Ce film prend pour toile de fond le milieu de la compétition de ski, avec un très beau travail sur sa mise en scène, et des comédiens épatants. B.B.

Seize Printemps de Suzanne Lindon

À l’affiche le 9 décembre 2020

Dans Seize Printemps, Suzanne Lindon, vingt ans, cumule toutes les casquettes : scénariste, réalisatrice et actrice. Commandante de son propre navire, elle raconte l’histoire d’une jeune lycéenne, Suzanne, qui succombe au charme d’un acteur de théâtre âgé de trente-cinq ans (Arnaud Valois). Ce sujet osé, courageux même, la réalisatrice s’en empare avec délicatesse et poésie, en évitant de nombreux écueils. Ici, c’est le regard de l’adolescente qui prime. Ses envies, ses fantasmes, ses limites et sa quête d’identité nous sont racontés avec une vraie modernité. Paradoxalement, Suzanne Lindon se débarrasse des marqueurs de notre époque – technologies, réseaux sociaux… – pour créer une histoire d’amour intemporelle, rythmée par une excellente bande son, allant de Family Affair de Mary J. Blige à La Dolce Vita de Christophe. Une réussite. T.D.

Antoinette dans les Cévennes de Caroline Vignal

À l’affiche le 16 septembre 2020

Antoinette dans les Cévennes est une friandise : un film rafraichissant, acidulé et qui fait un bien fou. Le point de départ de son intrigue est tout simple : une maitresse d’école -et maitresse tout court- (Laure Calamy, drôle et touchante) décide de partir sur les traces de son amant (Benjamin Lavernhe, impeccable), l’été, dans les Cévennes lorsqu’il lui annonce qu’il ne passera pas ses vacances avec elle… Antoinette embarque alors pour des aventures pédestres et rocambolesques, accompagnée d’un âne. Dépaysant, drôle et bien écrit, avec une galerie de personnages secondaires qui contribuent beaucoup à la réussite de ce second long métrage de Caroline Vignal, on dit oui à Antoinette. Antoinette dans les Cévennes fait partie de la sélection Label Cannes 2020. B.B.

Antoinette dans les Cévennes Bande-annonce VF
Antoinette dans les Cévennes Bande-annonce VF

Le Discours de Laurent Tirard

À l’affiche le 23 décembre 2020

Attention, comédie décapante ! Laurent Tirard, réalisateur connu pour avoir porté des grosses productions comme Astérix ou Le Petit Nicolas, adapte ici l’un des auteurs les plus courtisés du moment, Fabcaro (Fabrice Caro), auteur du best-seller BD Zaï Zaï Zaï (bientôt porté à l’écran par François Desagnat), mais aussi du roman à succès, Le Discours. Tirard a jeté son dévolu sur cette œuvre, qui sur le papier semblait assez impossible à adapter, en raison de son humour absurde et son intrigue multipliant les digressions. Pari réussi pour le réalisateur. Repas de famille et un texto resté sans réponse sont au cœur du film, qui fait mouche, grâce à son absurdité, sa malice, et sa férocité. Benjamin Lavernhe est tout simplement excellent dans ce rôle qui lui va comme un gant. Il est entouré de rôles secondaires qui donnent du sel à cette adaptation (qui part même en chenille, on adore !) : Sara Giraudeau, Kyan Khojandi, Julia Piaton, François Morel et Guilaine Londez. Le Discours fait partie de la sélection Label Cannes 2020. B.B.

L’Étreinte de Ludovic Bergery

À l’affiche le 3 février 2021

Voilà plusieurs années qu’Emmanuelle Béart avait délaissé les plateaux de cinéma pour se consacrer au théâtre. Avec L’Étreinte, premier film de Ludovic Bergery, elle fait son retour sur grand écran avec un rôle sensible et délicat, à la hauteur de son talent. Sous les traits de Margaux, elle incarne une femme veuve solitaire dont la nouvelle vie va l’amener à redécouvrir son corps et sa sexualité. Le réalisateur signe, avec force et mélancolie, le sublime parcours d’une héroïne qui s’apprête à renaître devant les yeux des spectateurs. Plus sombre qu’il n’y paraît, L’Étreinte questionne, avec finesse et pertinence, le rapport de chaque être humain à la solitude, au temps qui passe et à la mort. Aux côtés d’Emmanuelle Béart, Vincent Dedienne interprète un personnage miroir, qui, à l’image du film, nous bouleverse. T.D.

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