Cendrillon : comment le film a sauvé Disney de la faillite

ARTNEWSPRESS: “Cendrillon” n’est pas qu’un admirable conte ici adapté par Walt Disney, c’est aussi un film qui lui a permis de sauver son studio d’animation, alors bien mal en point. Découvrez tous les espoirs placés dans ce film au moment de sa sortie en 1950.

Cendrillon a été à plus d’un titre un film important pour le studio Disney, au point d’en devenir son sauveur. A l’époque, le département animation du studio de Walt Disney est menacé. Les recettes européennes des films d’animation Disney sont bloquées au Royaume-Uni depuis la fin de la Seconde guerre mondiale pour des raisons politiques, et ces derniers temps, les films produits par Walt* sont des films mêlant animation et prises de vues réelles comme Danny, le petit mouton noir ou Mélodie du sud, avec des succès plus que mitigés au box-office.

Les derniers films purement d’animation sortis sont des compilations de courts ou moyens métrages aux coûts légers et relativement rentables, comme Mélodie cocktail ou Le Crapaud et le Maître d’école. Ils sont en tout cas juste suffisants à couvrir une partie des dépenses liées à la fabrication de Cendrillon et à ne pas faire mettre au studio la clé sous la porte. En parallèle, la critique n’est pas tendre avec ces productions, et il apparaît que le public commence à montrer son désintérêt pour les films Disney, tandis que chez Warner Bros. Animation, Tom et Jerry font un tabac. En 1944, Walt supplie son distributeur (RKO) de ressortir Blanche-Neige afin de ne pas mettre la clé sous la porte !

Après des années de travail, Cendrillon a un budget estimé à près de 3 millions de dollars, une véritable fortune. A titre de comparaison, c’est environ 700 000 dollars de plus que Fantasia ou Pinocchio, qui étaient considérées comme des gros budgets. Walt a mis les petits plats dans les grands et mise le tout pour le tout afin de faire revenir le public dans les salles pour apprécier un divertissement estampillé Disney. C’est avec cet espoir et dans ce contexte compliqué que sort donc en 1950 le premier long métrage d’animation Disney à ne pas être une compilation depuis Bambi (1942).

Grâce au talent des “Neuf Vieux Messieurs”, les fidèles animateurs de Walt, ainsi qu’aux petites mains moins célèbres qui n’ont hélas pas laissé leurs noms dans l’histoire, Cendrillon sort dans le monde entier et retrouve les faveurs du public. Il rapporte ainsi 4,28 millions de dollars aux Etats-Unis (un score très bon pour l’époque) et totalise 12,8 millions d’entrées en France. Son studio est sauvé.

En faisant le choix d’adapter un conte grand public et de lui donner la magie, les personnages secondaires attachants et les chansons nécessaires, Walt a réussi à faire de Cendrillon un classique immédiat. Le succès phénoménal du film lui permet de renflouer les caisses du studio et de financer les films qu’il avait laissé de côté depuis l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1941 : un jeune Peter Pan et une certaine Alice, qui ne connaitront pas le même succès, mais cela est une autre histoire…

Corentin Palanchini

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