Décès de Kirk Douglas, dernier grand monstre sacré d’Hollywood, à 103 ans

Artnewspress: Enrôlé dans la marine lors de la Seconde Guerre mondiale

Débarqué à New York, « Izzy » change de nom et parvient à intégrer l’Académie d’art dramatique où il croise la future Lauren Bacall, qui refuse ses avances mais restera toujours son amie. On est en 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale, Kirk Douglas s’enrôle dans la marine et fait la campagne du Pacifique à bord d’un chasseur de sous-marins.

Démobilisé, il enchaîne les petits rôles avant de connaître le succès en 1949 avec Le Champion, où il campe un boxeur caractériel. Dès lors, la carrière de l’acteur au regard azur et à la célèbre fossette au menton décolle : films d’aventures (Vingt Mille Lieues sous les mers, 1954), péplum (Spartacus, 1960), films de guerre (Les Sentiers de la gloire, 1958, «, 1966), westerns (La Captive aux yeux clairs, 1952, Règlement de comptes à OK Corral, 1957)…

Ce grand ami de Burt Lancaster tourne avec les plus grands réalisateurs, de Kubrick à Mankiewicz en passant par Huston, Minelli, Hawks, Preminger et Kazan, devient producteur et réalise lui-même quelques films. Il fait parfois des choix à contre-courant de son image de héros courageux et invincible, comme dans La Vie passionnée de Vincent Van Gogh, qui lui vaut cette apostrophe de John Wayne : « Comment as-tu osé jouer une mauviette, un artiste qui se suicide ? Les durs dans notre genre ont l’obligation de maintenir cette image pour le public. »

Le Casanova d’Hollywood

Il confesse un grand regret au cinéma : ne pas avoir décroché le rôle de Vol au-dessus d’un nid de coucou, le chef-d’œuvre de Milos Forman de 1975. « C’est une tragédie pour moi. C’est Nicholson qui l’a eu et il a eu un oscar. Et moi je n’en ai pas… ». Kirk Douglas finira toutefois par remporter, en 1995, un oscar d’honneur récompensant l’ensemble de sa carrière.

Acteur engagé, proche depuis toujours des démocrates, il n’hésite pas, en pleine chasse aux sorcières maccarthyste dans les années 1950, à embaucher un scénariste figurant sur la liste noire des personnes à ne pas embaucher en raison de leurs supposées sympathies communistes. On le surnomme « l’emmerdeur ». « A cause de mon franc-parler, j’ai longtemps été l’acteur le plus détesté d’Hollywood ».

En dehors des plateaux, Kirk Douglas multiplie les conquêtes féminines au point d’être considéré comme « le plus grand Casanova d’Hollywood ». « Je n’ai jamais compté les femmes que j’ai eues. Je les aime bien trop pour ça », dit-il. Ce qui ne l’empêche pas d’égrainer les noms de Gene Tierney, Rita Hayworth, Marlene Dietrich, Pier Angeli, Joan Crawford, Ava Gardner… Il vivait toutefois depuis 1954 avec la même femme, Anne Buydens, rencontrée en France et devenue sa seconde épouse.

Trompe-la-mort

Sur le tard, il se met à l’écriture, publie son autobiographie, Le Fils du chiffonnier, et plusieurs romans. Il échappe plusieurs fois à la mort : accident d’hélicoptère en 1991, dont il ne sort que légèrement blessé mais où deux personnes périssent, attaque cérébrale en 1996, attaque cardiaque en 2001.

Une période qui correspond à son retour à la foi : le jour de ses 83 ans, il refait sa bar-mitzvah, comme à ses 13 ans. Kirk Douglas laisse derrière lui une dynastie du cinéma. Deux fils comédiens, dont Michael, né d’un premier mariage et désormais au moins aussi célèbre que son père, deux autres fils producteurs, une belle-fille actrice, Catherine Zeta-Jones, et un petit-fils, Cameron, également comédien.

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