Giulia Salvatori : “Annie Girardot, ma mère…mon enfant”

ROOZBEH JAFARI ARTNEWSPRESS: En 2011, la fille d’Annie Girardot racontait pour la première fois comment elle avait accompagné sa mère jusqu’au bout de la maladie. Un extrait de notre hors-série « Les secrets de la mémoire », 100 pages de photos, d’interviews et d’analyses consacrées aux mystères de notre cerveau, en vente à partir du jeudi 9 janvier chez votre marchand de journaux…

Paris Match. Quand avez-vous compris que votre mère, Annie ­Girardot, était une actrice célèbre ?
Giulia Salvatori. Tout de suite. Lorsque j’étais petite, elle m’installait avec un coussin sous la caméra. Je pouvais ainsi constater que l’attention était toujours sur elle.

Ses raisons de vivre avaient-elles changé au fil du temps ?
G.S. Non. Maman a gardé au cœur deux raisons de vivre. Sa ­famille et son métier. Elle prenait parfois des vacances mais, pour bien les ­vivre, il lui fallait une date de ­reprise avec un projet précis. Elle ­serait morte de ne pas travailler. D’ailleurs, elle est en partie morte de n’avoir pas retravaillé.

Jusqu’à quel moment est-elle restée consciente, elle, d’être une actrice ­célèbre ?
G.S. Je ne saurais pas dire le ­moment exact où elle a décroché. Elle a décroché, mais elle a continué à jouer. Elle le souhaitait, ardemment. Elle ne voulait même que cela, et nous avons tout fait pour. Même si elle avait fini par ne plus se rendre compte ni de qui elle était ni de ce qu’elle faisait.

Etes-vous en train de me dire que, quand Annie Girardot se trouvait sur un plateau pour travailler, elle avait fini par ne plus savoir qu’elle jouait et que, cela, personne ne le savait ?…
G.S. Personne n’a jamais su. Le seul dans la confidence, c’était le metteur en scène. Maman, sur le plateau, répétait ce qu’elle ­entendait dans l’oreillette. Ses partenaires et les techniciens, a priori, ne savaient rien. Mais ils n’étaient pas dupes. Ils restaient respectueux et discrets, épatés par sa performance.

Je sais que des acteurs devenus ­réalisateurs, comme Daniel Duval ou Richard Bohringer, l’ont imposée envers et contre tout.

G.S. Oui, ils ont été formidables. Mais tous n’ont pas eu la même attitude. Après le début de sa maladie, elle a tourné un peu mais presque par hasard. Le rôle de la mère dans “La pianiste” n’était pas pour elle mais pour Jeanne Moreau, sa grande rivale. A partir de 2000, c’était devenu difficile. Et encore, à cette époque, personne ne voyait qu’elle commençait à être ailleurs, dans une autre dimension.

Retrouvez l’intégralité de cette grande interview et tous nos reportages et photos dans notre hors-série « Les secrets de la mémoire »…

Découvrez un autre extrait de notre hors-série, Annie Girardot : le jour où elle a annoncé sa maladie

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Henry-Jean Servat

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