“Lucky Day” : un film trop classique par Roger Avary, co-scénariste de “Pulp Fiction”

ARTNEWSPRESS: Roger Avary, proche de Tarantino, réalise un film qui se voulait détonant. Il ne réserve pas grandes surprises.

Roger Avary est peut-être avant tout connu pour sa contribution aux scénarios des premiers Tarantino. Sur True Romance par exemple, il est à la base de l’histoire. Dans Pulp Fiction, il est difficile de savoir quelle est la part d’Avary ou de Tarantino. Mais il a aussi réalisé quelques films ayant obtenu un succès public sinon critique (Killing ZoeLes Lois de l’attraction), au style décapant qui n’est pas sans rappeler son ancien camarade Quentin.

Récits parallèles

Pour Lucky Day, son nouveau film en salles le 18 septembre, Roger Avary réutilise des formules que l’on connaît. Le long-métrage suit en parallèle deux hommes. D’un côté Red (Luke Bracey), un taulard à peine sortie de la prison dans laquelle il a passé deux ans pour un braquage. Il retrouve sa femme (Nina Dobrev) – une peintre en quête de reconnaissance, qui s’est occupée seule de leur fille – et veut rattraper ses erreurs. De l’autre, Luc (Crispin Glover), un psychopathe violent qui tire sur tout ce qui bouge. Sa quête ne sera révélée qu’à la fin du film, lorsque les deux destins se rencontrent enfin.

Dans toute la moitié consacrée au psychopathe dénommé Luc Chaltiel, Roger Averty tente d’emprunter le même chemin que Tarantino : explosions de sang stylisées, morts comiques, morts gratuites…  En ce sens, Luc Chaltiel se veut être un héritier du colonel Landa, interprété par l’éblouissant Christoph Waltz dans Inglourious Basterds.

Scénario bancal

Mais Roger Avary n’est pas Quentin Tarantino. A partir d’un matériau scénaristique quelque peu bancal, le cinéaste ne parvient pas transmettre ni rythme ni ambiance, à l’exception de quelques plans d’une scène sanglante au milieu d’une galerie d’art. Le film alterne des séquences de violence poussives au service d’un humour subversif et déjanté mais n’est pas toujours au rendez-vous.

En réalité, Avary semble se contenter d’appliquer consciencieusement les codes que Tarantino s’amuse à détourner. La narration est linéaire sur une seule journée, et réserve peu de surprises là où on attend de la tension. Une voix off en vient même à dévoiler une grande partie de l’intrigue dès les premières minutes, à l’instar de grands classiques comme Boulevard du Crépuscule ou American Beauty. Avec cette fois l’impossibilité pour le spectateur de reconstituer, indice par indice, un récit explosé.

Les avaries de Roger

Lucky Day est un film qui oscille entre la violence incarné par le personnage de Luc et le désir de rédemption que porte Red. Mais si les deux narrations finissent par se confronter, le film laisse un goût d’inachevé. Malgré une réalisation qui ne manque de qualité, Avary ne va pas suffisamment au bout de ses ambitions pour nous captiver. 

La Fiche

Genre : Thriller, Action, Policier
Réalisateur : Roger Avary
Acteurs : Luke Bracey, Nina Dobrev, Crispin Glover, Ella Ryan Quinn, Clé Bennett, Tomer Sisley
Pays : France, Canada
Durée : 1h35
Sortie : 18 septembre 2019
Distributeur : Gaumont Distribution
Synopsis
 : C’est le grand jour, Red sort de prison, après avoir purgé deux ans pour un braquage de banque qui s’est soldé par la mort de son complice. Il retrouve sa femme Chloé qui l’a attendu tout en élevant seule leur fille Beatrice. Le même jour, Luc, le frère de son ancien complice, tueur à gages et psychopathe notoire, débarque assoiffé de vengeance et avec la ferme intention de l’éliminer…

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Thomas Hermans

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