Les siffleurs de Corneliu Porumboiu – la critique

ROOZBEH JAFARI ARTNEWSPRESS: Les siffleurs de Corneliu Porumboiu

Réalisé par : Corneliu Porumboiu

Avec : Vlad Ivanov, Catrinel Marlon, Rodica Lazar

Corneliu Porumboiu signe un polar comique qui ne coupe pas totalement notre sifflet critique.

Le synopsis

Cristi, un inspecteur de police de Bucarest corrompu par des trafiquants de drogue, est soupçonné par ses supérieurs et mis sur écoute. Embarqué malgré lui par la sulfureuse Gilda sur l’île de la Gomera, il doit apprendre vite le Silbo, une langue sifflée ancestrale. Grâce à ce langage secret, il pourra libérer en Roumanie un mafieux de prison et récupérer les millions cachés. Mais l’amour va s’en mêler et rien ne se passera comme prévu…

La critique

Le cinéma roumain est beaucoup plus varié que le reflet du miroir des festivals, tous à la recherche des nouveaux Cristian Mungiu («4 mois, 3 semaines et 2 jours») ou Cristi Puiu («Sieranevada»). Prenez Corneliu Porumboiu, Caméra d’or pour l’hilarant «12h08 à l’Est de Bucarest», sorti en 2006 et qui persiste depuis dans une veine tragi-comique que ce soit dans la fiction (le magnifique «Policier, adjectif») ou dans le documentaire («Match retour»).  Il pourrait obtenir une vraie reconnaissance publique pour «Les Siffleurs», comédie noire teintée d’absurde qui repose sur un pitch irrésistible.

Le héros doit ainsi apprendre une nouvelle langue sifflée pour communiquer avec des malfrats locaux – nous sommes aux Canaries – et l’on suit cet apprentissage surréaliste surtout qu’il ne parle pas non plus un mot d’Espagnol. Et chacun sait depuis Astérix que l’Ibère est parfois rude. La femme fatale est sublime – elle se prénomme Gilda, référence oblige – et l’on comprend aisément pourquoi Cristi tombe sous son charme vénéneux, quitte en s’en brûler les lèvres. Le background roumain, lui, on le connaît : corruption à tous les étages, fantasme d’une vie meilleure à l’étranger et héritage bien pourri des années Ceausescu – même si cette fois-ci le père de Cristi n’a jamais accepté le moindre pot de vin. Bref, la mécanique est bien huilée, les rebondissements se succèdent et si l’exercice de style a ses limites, «Les Siffleurs» est un agréable «crowd-pleaser» (terme anglais que l’on pourrait traduire par film plaisir).

https://parismatch.com

Yannick Vely

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