Matthias et Maxime de Xavier Dolan – la critique

ARTNEWSPRESS: Le réalisateur québécois Xavier Dolan signe son meilleur film depuis «Mommy», l’histoire d’une amitié contrariée par la naissance d’un sentiment amoureux.

Réalisé par : Xavier Dolan

Avec : Gabriel D’Almeida Freitas, Xavier Dolan, Anne Dorval

Date de sortie : 16 octobre 2019

Le synopsis

Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l’équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences.

La bande-annonce

La critique

On peut avoir trente ans et avoir présenté son sixième film sur la Croisette. C’est le cas de Xavier Dolan, ex-chouchou du Festival de Cannes (après la projection de «Mommy») devenu un vilain petit canard pour une partie de la critique (souvenez-vous des sifflets qui avaient accueilli «Juste la fin du monde»), sans que l’on comprenne vraiment ce qui a fondamentalement changé dans son cinéma. Xavier Dolan fera toujours du Xavier Dolan, soyez-en sûr et c’est tant mieux comme ça. Un mélange de candeur, d’expérimentations formelles (aidé par son brillant chef opérateur André Turpin), de crises de larmes et de questionnements sentimentaux. «Matthias et Maxime» peut d’ailleurs être perçu comme un retour aux sources «cassavetiennes» de son travail, comme un remake de «J’ai tué ma mère» et des «Amours imaginaires» en un seul long métrage de deux heures.

Le film s’ouvre par une très longue scène, une soirée entre potes qui se termine par un baiser entre deux amis d’enfance. Tout le meilleur du cinéma de Xavier Dolan y est condensé. Les punchlines imparables, le naturel du jeu des acteurs, les regards que vient voler la caméra et les silences qui créent le malaise entre deux amis qui se découvrent amoureux. La suite sera plus conventionnelle même si Maxime (interprété par Xavier Dolan lui-même) est un très beau personnage qui fuit sa mère pour mieux l’aimer. Les anti-Dolan crieront au film narcissique de plus, les pro-Dolan seront, eux, en terrain conquis. Moins définitif que «Mommy», moins ambitieux que «Laurence Anyways», à nos yeux son meilleur film, «Matthias et Maxime» confirme surtout que la langue québécoise est celle qui sied le mieux à son art de la réplique qui tue. Denys Arcand («Les Invasions barbares» est ainsi rhabillé pour l’hiver (et les hivers sont froids à Montréal)…

https://parismatch.com

Yannick Vely

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